L’ONA vous propose de vous plonger dans la réalité d’un chercheur, avec Francis Donati-Daoust, enseignant chercheur au Département de Technologie minérale du Cégep de Thetford et Chargé de projet – Environnement à l’ONA, alors qu’il effectue une sortie terrain pour échantillonner, c’est-à-dire, récolter de l’eau dans les lacs d’anciennes mines à des profondeurs précises.
En quelques mots, comment décrirais-tu la prise d’échantillons ?
Échantillonner c’est récolter de l’eau dans les lacs d’anciennes mines à des profondeurs précises. On vise à mieux connaître la qualité de l’eau dans les différentes strates d’eau, de la surface jusqu’en profondeur à environ 75 ou 100 mètres, selon la mine.
Quelle est l’importance de la prise d’échantillons dans tes recherches ?
Le volume d’eau douce qui est dans ces plans d’eau est immense. Que va-t-on faire de toute cette eau ? Pour savoir quels usages on peut en faire, il faut connaître la qualité de l’eau.
Dans un autre ordre d’idée, si on trouve une qualité d’eau mauvaise, que peut-on faire pour améliorer la qualité de cette eau ? Représente-elle un danger pour l’environnement ou pour la santé?
Nos résultats préliminaires présentent une qualité de l’eau qui serait meilleure dans les lacs de mines que dans les cours d’eau qui sont alimentés par des écoulements qui proviennent des haldes. Surtout dans les lacs de mine qui sont fermés depuis plus longtemps, dont le bassin versant est végétalisé et qui sont connectés au réseau hydrique.
Qu’est-ce que tu aimes de cette partie de ton travail ?
C’est vraiment agréable d’effectuer des travaux de recherche à l’extérieur, sur l’eau. En plus on a accès à d’immenses plans d’eau qui ne sont pas accessibles pour le public. Je m’estime chanceux de pouvoir étudier d’anciens sites miniers comme ça. La plupart des lacs de mine sont bien protégés du vent avec des falaises sur une majorité des rives. Il y vente peu et s’est très facile de s’y déplacer en canot.
En terminant, comment choisis-tu les endroits où tu iras prendre des échantillons?
Si on pouvait, on échantillonnerait tout, tout le temps ! Idéalement on aurait aimé échantillonner à plusieurs endroits pour chaque plan d’eau, mais on s’est contenté d’échantillons à la fosse (à l’endroit le plus profond du plan d’eau).
Aussi, il aurait été optimal d’échantillonner trois fois dans l’année pour mesurer les variations saisonnières, mais on doit prendre en compte différents paramètres, notamment, financiers.
L’an dernier on a réalisé des analyses avec le GROBEC, ce qui nous a permis de cibler trois mines pour la prise d’échantillons de cette année.
Finalement, il est intéressant de mentionner les différents critères géologiques qui sont pris en compte, comme la date de l’ennoiement de la mine, les profondeurs des mines, la qualité d’eau mesurée l’an dernier et le type de connexion hydrologique.
On a aussi mesuré les profils thermiques de ces lacs de mines l’an dernier, ce qui nous a permis, pour chacune des mines, de cibler des profondeurs d’échantillonnage.
