Le Québec se dote d’un Observatoire national de l’amiante et l’installe au cœur de la région qui fut le berceau de l’exploitation de l’amiante au Canada.
Le 16 juin 2022, le gouvernement du Québec rendait public son plan d’action 2022-2025 : « Amiante et résidus miniers amiantés au Québec : vers la transformation d’un passif en un actif durable ». Ce plan s’appuie sur les recommandations que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a présentées dans son rapport, publié en juillet 2020, sur la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés.
En se basant sur les connaissances des activités passées, le plan d’action a pour objectif de développer un savoir-faire qui aidera le Québec à mieux encadrer les futures activités portant sur la manipulation et la valorisation des résidus miniers amiantés. Le plan a également pour objectif de rechercher des solutions aux enjeux liés à la présence d’amiante dans notre quotidien et d’harmoniser les lois et règlements relatifs à l’amiante.
La création d’un Observatoire national de l’amiante (ONA) au cœur de la région de l’amiante est l’une des mesures phares du plan d’action. Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a confié au Cégep de Thetford le mandat de mettre en place une entité qui coordonnera la recherche sur toutes les questions relatives à l’amiante. « En rassemblant et en consolidant la connaissance relative aux impacts sanitaires et environnementaux de l’amiante, l’ONA contribuera à la transformation des résidus miniers amiantés en actif durable ». Les travaux de l’ONA permettront d’évaluer les impacts de la présence et de la manipulation de résidus miniers amiantés et d’autres produits contenant de l’amiante sur l’environnement, sur la santé des populations et des travailleurs ainsi que sur la qualité de vie des communautés. C’est à travers des travaux de recherche que se réalisera la mission confiée à l’ONA et ceux-ci seront coordonnés selon trois axes :
- La détermination des meilleures pratiques de transformation et de manipulation des résidus miniers amiantés en milieu de travail et en milieu communautaire;
- La veille scientifique à propos de la caractérisation des haldes, de la détermination de la qualité de l’air, de l’eau et des sols ainsi que de l’évaluation des risques pour la santé et pour l’environnement;
- L’accompagnement de la transition économique des régions, anciennement productrices d’amiante, du nord et du sud du Québec, et ce, dans une volonté de bâtir une économie verte.
« Ce nouvel observatoire aidera le Québec à développer une expertise dans la valorisation sécuritaire des différents résidus miniers amiantés, ce qui créera des débouchés industriels bénéfiques tant pour l’économie que pour l’environnement. L’innovation est la clé pour faire croître ce nouveau créneau, et le savoir-faire de la région constituera un atout pour attirer des investissements majeurs », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ministre responsable du Développement économique régional et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal.
« Notre gouvernement reconnaît le risque que représente l’amiante pour la santé humaine et l’environnement. En proposant un cadre de gestion des résidus miniers amiantés qui tient compte à la fois des aspects sanitaire, social, environnemental et économique, nous serons en mesure de relever le défi de transformer durablement les impacts de l’exploitation de l’ancien or blanc du Québec. Nous sommes conscients que ce défi touche la région de Thetford particulièrement, et notre gouvernement répondra présent », a mentionné Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides.
« Je suis fière de savoir que le Cégep de Thetford accueille l’Observatoire national de l’amiante, qui coordonnera les partenariats et la recherche en lien avec toutes les questions relatives à l’amiante. On pourra ainsi acquérir des savoir-faire uniques et exportables, notamment en bâtissant, avec le secteur privé, une véritable filière de valorisation des résidus amiantés », a ajouté Isabelle Lecours, députée de Lotbinière‑Frontenac et adjointe parlementaire du ministre de l’Éducation.
« Les régions amiantifères ont de grands défis à relever afin de dynamiser leur milieu et de soutenir leur vitalité. Elles ont besoin d’un nouvel élan de développement économique et social, et les actions qu’elles souhaitent entreprendre en ce sens doivent se fonder sur leurs ressources propres, qu’elles tenteront de transformer en actifs », a fait savoir André Bachand, député de Richmond et président de la Commission des institutions.
Le directeur général du Cégep de Thetford, Robert Rousseau, mentionne que « le Cégep est honoré de pouvoir contribuer par l’implantation de l’observatoire en ses murs à la réalisation du plan d’action sur l’amiante et les résidus miniers amiantés au Québec. Pour son établissement, il s’agit d’un ajout de taille à l’offre de services en matière de recherche et il rappelle au passage que le Cégep est déjà très actif avec ses deux centres collégiaux de transfert technologique et plusieurs axes de recherche en ses murs ».
Le Cégep de Thetford accueille le premier observatoire de recherche en milieu collégial
La recherche est bien implantée au Cégep de Thetford, notamment dans les secteurs technologiques ainsi qu’en sciences et génie. Le Cégep de Thetford est convaincu que la recherche et l’innovation sont des leviers incontournables pour soutenir sa mission d’offrir une formation de qualité et d’assurer le développement des compétences de la communauté collégiale. Il a d’ailleurs élargi ses activités de recherche aux sciences humaines et sociales afin d’améliorer la qualité de vie de la population et afin de soutenir les entreprises dans leurs innovations sociales.
Lorsque le gouvernement du Québec a choisi d’établir l’ONA au cœur de la région où l’amiante fut découvert puis exploité, il a naturellement choisi le Cégep de Thetford. En lui confiant le mandat de renforcer le développement des économies locales de manière plus verte et responsable, il a créé le premier observatoire scientifique en milieu collégial au Québec, accentuant davantage le rôle de leader du Cégep en recherche et innovation.
Le Cégep de Thetford a nommé Mme Annie Rochette directrice générale de l’ONA afin de mettre en place l’Observatoire et la programmation de recherche qui lui permettra d’atteindre les objectifs identifiés au Plan d’action. Détentrice d’un doctorat en génie chimique et d’un diplôme d’ingénieur en génie physique des matériaux, Mme Rochette a été impliquée en recherche en sciences des matériaux, notamment pendant plus de vingt ans en recherche collégiale. Elle a œuvré chez COALIA, le centre collégial de transfert de technologie du Cégep de Thetford spécialisé en technologie minérale et en plasturgie, en tant que directrice pendant plus de 15 ans. Son expérience de la recherche, ses qualités de gestionnaire et ses connaissances du milieu et des enjeux liés à l’amiante sont des atouts indéniables pour une implantation réussie de l’ONA.
À propos de l’Observatoire national de l’amiante
L’ONA est une entité de recherche dédiée au développement de savoirs et de savoir-faire sur tout sujet traitant de l’amiante et de résidus miniers amiantés. L’ONA regroupe des chercheurs et chercheuses universitaires et collégiaux, du Québec et d’ailleurs, pour qu’ils établissent des données probantes en vue de définir les meilleures pratiques pour transformer l’amiante et les résidus amiantés de passif en actif durable. L’ONA est financé par le gouvernement du Québec, sous la responsabilité du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, et en collaboration avec le ministère la Santé et le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.