Types de valorisation
Amiante
L’amiante est un terme générique qui s’applique à un groupe de minéraux fibreux composés de silicate. L’amiante est subdivisé en deux groupes distincts, soit le groupe des serpentines et le groupe des amphiboles. C’est dans le groupe des serpentines que nous retrouvons le chrysotile, seul type d’amiante ayant été exploité au Québec. Le chrysotile se retrouve dans les Appalaches ainsi que dans d’autres régions du Québec, entre autres en Outaouais et dans les Laurentides, et dans le Nunavik, à l’ouest de la Baie d’Ungava.
Dans le groupe des amphiboles, nous retrouvons entre autres la crocidolite, l’amosite, l’actinolite, l’anthophyllite et la trémolite. Ces types d’amiante n’ont pas été exploités au Québec, mais peuvent être retrouvés de façon naturelle à quelques endroits, souvent en traces.
En raison de sa résistance thermique, chimique et mécanique, l’amiante a été largement utilisé dans les ouvrages et les matériaux. Au Québec, ce fut le cas pour le chrysotile, pour lequel une production québécoise était bien établie, et dans une moindre mesure, pour la crocidolite et l’amosite provenant de l’importation, notamment de l’Europe.
Lorsque l’amiante est naturellement présent dans le sol et sous-sol d’un territoire, notamment lorsque c’est en quantité suffisante pour avoir justifié son exploitation par le passé, on parle de régions amiantifères comme c’est le cas des régions de Thetford Mines, de Val-des-Sources et du Nord du Québec. Dans ces régions, les mines d’amiante exploitées, pour certaines jusqu’au début des années 2010, ont laissé des montagnes de résidus miniers, appelées haldes.
Ces haldes ont été formées au fil des décennies d’exploitation. Elles varient en composition et en topographie selon les époques, selon les technologies utilisées et selon les régions. La caractérisation démontre que leur composition, leur forme et granulométrie sont variables. On y retrouve des résidus d’usinage qui contiennent des fibres d’amiante non récupérées, des roches concassées et du sable pouvant contenir de l’amiante, et des stériles. Du point de vue de leur composition chimique, les résidus miniers contiennent, entre autres, du magnésium, de la silice, des oxydes de fer et des métaux comme le nickel, le chrome et le cobalt.
VALORISATION DES RMA
On parle de valorisation des résidus miniers lorsqu’ils remplacent un autre produit ou une autre matière première dans une application ou lorsque l’on récupère des substances de valeur qu’ils contiennent. La valorisation permet de donner une deuxième vie utile à ces résidus. Il est important de noter que la valorisation peut générer de nouveaux résidus et déchets.
Pendant de nombreuses années les RMA qui sont abondants et accessibles dans les régions de Thetford Mines et de Val-des-Sources, ont été utilisés comme remblai par les municipalités et les citoyens, et comme abrasif pour le réseau routier.
Du fait de leurs propriétés physiques particulières, les RMA ont également été transformés en matériaux à valeur ajoutée, par exemple pour la fabrication de briques réfractaires ou de sables d’abrasion.
Leur contenu en magnésium a également suscité et suscite encore l’intérêt pour la production de magnésium métal, d’oxyde de magnésium et d’autres substances magnésiennes.
D’autres projets de valorisation s’appuient sur des propriétés particulières du chrysotile, telles que sa capacité à capter le CO2 lors d’une réaction chimique de carbonatation en présence d’eau et à le séquestrer dans un carbonate inerte et stable.
L’intérêt principal des quelques 800 millions de tonnes de RMA vient désormais de leur contenu en minéraux critiques et stratégiques (MCS) tels que le magnésium, le nickel, le chrome, le cobalt, etc., qui représentent un potentiel de développement économique important. Comme les RMA ont déjà été minés, concassés, broyés, etc., les efforts pour récupérer les minéraux d’intérêt sont principalement de nature métallurgique et sont considérablement réduits en termes d’énergie et de ressources à déployer.
Les projets de valorisation des RMA présentent des avantages économiques importants pour le Québec. En plus de ceux-ci, les projets de valorisation des RMA présentent également des avantages environnementaux indéniables de par l’utilisation des résidus en tant que nouvelle ressource dans une véritable boucle d’économie circulaire et de par leur impact sur le désamiantage des sols et des haldes, réduisant ainsi l’exposition des populations, à moyen et long terme, aux émissions de fibres dans l’environnement.
Valorisation et restauration de sites
Outre les projets de valorisation des RMA, d’autres projets les impliquant sont liés au développement du territoire et, conséquemment, au développement social et économique des régions amiantifères.
Ce sont des projets de restauration et d’aménagement de terrains contenant des RMA, des projets de construction de bâtiments sur des sites contenant des RMA, des projets de végétalisation de haldes ou de restauration de sites miniers, etc.
Ces projets ne sont pas de nature strictement industrielle; ils sont portés par les municipalités, par le gouvernement ou par des promoteurs privés.
Plusieurs projets de ce type ont été réalisés par le passé et bien d’autres sont en cours ou à venir dans le cadre normal du développement des régions.
L’ensemble de ces différents projets contribue à la transformation du passif minier en actif durable et à la vitalité des communautés.